Le guide des bonnes pratiques pour installer un réseau de chauffage

Une installation de chauffage est dimensionnée en fonction de la puissance de chauffe nécessaire pour compenser les déperditions d’énergie dans un bâtiment. Afin de garantir son efficacité et sa pérennité dans le temps, il est indispensable que l’équipement soit maintenu dans les conditions de fonctionnement calculées initialement. Or, plusieurs facteurs peuvent générer des perturbations pendant le cycle de vie d’un réseau de chauffage, à commencer par le développement de boues dans le réseau. Rappel des précautions à prendre pour lutter contre ce phénomène.

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Maîtriser les boues dans un réseau de chauffage

Parmi les risques les plus importants pour tout réseau de chauffage, celui de voir des boues venir obstruer, voire bloquer des sections. La présence de boues peut entraîner des pertes de charge qui sont préjudiciables pour la performance générale de l’installation et bien sûr pour le confort des utilisateurs. Ces derniers compensent souvent les pertes en augmentant la température sur l’installation, ce qui a pour conséquence de générer des dépenses énergétiques supplémentaires et inutiles.

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Au-delà de leur influence sur les débits hydrauliques, les boues peuvent également endommager le matériel puisqu’elles engendrent parfois le blocage d’éléments, voire le grippage complet d’organes de régulation, tels que les vannes d’équilibrage. Elles contribuent aussi à une corrosion accélérée des canalisations.

Afin de favoriser l’efficacité énergétique ainsi que la durabilité des équipements, il est donc nécessaire de prévoir des mesures préventives contre la corrosion et la prolifération des boues dès la conception du réseau.

Prendre des précautions dès la mise en place du réseau

Voici les étapes indispensables pour la bonne mise en route d’un réseau de chauffage, garantissant la pérennité de l’installation et un entretien plus serein :

  • Lors de la conception du réseau : il faut veiller à utiliser des matériaux résistants à la corrosion externe, tels que le multicouche, le PER avec barrière anti-oxygène ou l’acier électrozingué. Le calorifugeage du réseau doit également être fait avec soin pour veiller à ne pas laisser rentrer de lame d’air entre les tubes et l’isolant. Il faut éviter des combinaisons de métaux à potentiels éloignés, qui peuvent favoriser les phénomènes de pile, et donc l’apparition de la corrosion galvanique. Le rajout d’un désemboueur permettra d’éliminer les boues pendant le cycle de vie de l’installation et un purgeur d’air ou dégazeur évacuera automatiquement les gaz accumulés dans le réseau vers l’extérieur. Il faut prévoir l’intégration d’un vase d’expansion, pour éviter d’éventuelles surpressions dans le réseau qui peuvent, elles aussi, accélérer la corrosion. Enfin, la mise en place d’une manchette témoin permettra d’observer plus facilement l’évolution de l’eau du réseau dans le temps.
  • Lors de la mise en eau : une analyse d’eau complète peut être pertinente pour connaître les risques d’exposition à l’entartrage ou à la corrosion interne. Si l’eau d’alimentation du réseau est considérée comme dure, il est recommandé de l’adoucir partiellement, voire de la déminéraliser totalement. Si les analyses montrent des concentrations importantes d’oxygène ou de fer, ou un pH bas, le rajout d’une solution inhibitrice de corrosion dans le réseau est recommandé.
  • À la mise en route : l’installateur doit effectuer autant de rinçages que nécessaire pour évacuer les particules, les copeaux par exemple, qui peuvent être générées lors de l’installation. Si elles ne sont pas évacuées, elles se dégradent et forment des boues et des dépôts, qui risquent de bloquer les organes de contrôle. Parfois oubliée, cette opération de nettoyage permet de lancer l’installation dans les bonnes conditions.

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Assurer un entretien régulier de son réseau de chauffage

L’installateur doit réaliser une vérification annuelle de l’eau du réseau, en effectuant un prélèvement qu’il analyse visuellement : couleur, substance. Le pH de l’eau est également étudié et renseigne l’installateur sur le risque de développement d’algues et de micro-organismes, générateurs de boues. Par ailleurs, un pH trop bas contribue à accélérer le vieillissement du réseau par corrosion.

Si l’installateur constate une dérive visuelle, physique ou chimique trop grande, il est nécessaire de procéder à un rinçage de l’installation. Cette opération évite le risque de bouchons dans le réseau, qui doit être traité avec des produits chimiques souvent agressifs pour les tubes et les robinets, et qui peut parfois même se traduire par un changement complet du réseau.

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L’efficacité énergétique et la pérennité des installations de chauffage dans le temps se déterminent dès l’installation du réseau et à travers un entretien annuel des équipements. La période qui précède la remise en route du chauffage à l’automne est le moment idéal pour les installateurs pour proposer une prestation de maintenance à leurs clients.

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