efficacité énergétique définition

Efficacité énergétique : définition et enjeux

Le secteur du bâtiment est le premier consommateur d’énergie au sein de l’Union européenne, devant les transports ou l’industrie. Pour « faire mieux avec moins », de nombreuses mesures ont été mises en place au niveau européen et national pour réduire la consommation d’énergie des installations du bâtiment tout en conservant un bon niveau de confort. Une évolution qui ouvre de nouvelles opportunités pour les installateurs !

Comment améliorer l’efficacité énergétique d’un bâtiment ?

#1 Les solutions dites « passives »

Leur objectif est de diminuer la consommation énergétique des équipements et des matériaux. Elles concernent essentiellement l’architecture et l’équipement du bâti, pour lequel l’efficacité consiste d’abord à ne pas subir les variations extérieures de façon exagérée (déperditions ou apports thermiques).

De nombreux paramètres doivent être pris en compte avant de construire un bâtiment comme son orientation, qui détermine son exposition à l’énergie solaire, son isolation thermique, son étanchéité et son système de ventilation.

On peut aussi agir sur les équipements du bâtiment comme le chauffage, par l’installation de systèmes plus performants et moins émetteurs de gaz à effet de serre :

  • chaudières à condensation et basse température ;
  • systèmes de chauffage à base d’énergie renouvelable ;
  • pompes à chaleur ;
  • chaudières à cogénération, qui ont l’avantage de produire à la fois de l’énergie électrique et thermique.

Les émetteurs de chaleur sont eux aussi optimisés, en assurant qu’ils sont compatibles et dimensionnés pour la basse température. On peut procéder au remplacement des robinets manuels par des robinets thermostatiques, une opération simple qui permet une économie d’énergie pouvant atteindre 28 % (Source : Université technique de Dresde).

#2 Les solutions dites « actives »

Elles visent à optimiser les flux et les ressources. Elles se présentent sous la forme de systèmes technologiques « intelligents » qui mesurent, contrôlent et régulent les échanges d’énergie pour éviter les consommations inutiles. Il peut s’agir par exemple de systèmes de régulation et de gestion :

  • thermostat d’ambiance – éventuellement programmable – dans l’individuel ;
  • systèmes complexes de gestion technique du bâtiment (GTB) ;
  • affichage en temps réel des consommations ;
  • système de comptage / mesure des consommations…

Efficacité énergétique : quelle est la réglementation en vigueur ?

2 directives majeures promulguées par le Parlement européen sur proposition de la Commission européenne conduisent les évolutions en matière d’efficacité énergétique :

  1. La directive 2010/31/EU sur la performance énergétique des bâtiments. Elle fixait un cadre commun de mesures pour accroître de 20 % l’efficacité énergétique des bâtiments à horizon 2020 pour obtenir des bâtiments dits « passifs » ou encore « à énergie positive », en favorisant la rénovation énergétique et la construction vertueuse.
  2. La directive 2012/27/UE sur l’efficacité énergétique établit les performances associées aux consommations des composants ou systèmes – avec ou non un étiquetage énergétique associé. C’est le cas des pompes, par exemple, qui doivent aujourd’hui être classées A pour être autorisées sur le marché.

RT 2012 et RT 2020

En France, la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) entrée en vigueur le 1er janvier 2013 avait pour objectif de répondre à la directive 2010/31/EU, ainsi qu’aux objectifs de développement durable fixés par le Grenelle de l’Environnement. Elle est remplacée au 1er janvier 2021 par la RT 2020, applicable elle aussi à tous les nouveaux bâtiments : résidentiels, publics et tertiaires.

La RT 2020 impose :

  • une stratégie de rénovation massive et à coût raisonnable ;
  • les générateurs centralisés et l’intelligence de gestions associées ;
  • l’établissement de certificats de performance énergétique ;
  • des indicateurs d’intelligence des bâtiments ;
  • le maintien des performances des systèmes de chauffage ;
  • l’utilisation d’électricité décarbonée ;
  • la favorisation de l’autoconsommation et des énergies renouvelables.

La RT 2012 avait déjà permis à la France d’aller dans la direction des bâtiments à faible empreinte carbone et des bâtiments à énergie positive (BEPOS), qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment pour leur fonctionnement. La RT 2020 renforce ces ambitions.

La politique énergétique française instaure également l’obligation de réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE) pour évaluer les performances d’un logement ou d’un bâtiment.

Efficacité énergétique : définition des enjeux pour les installateurs

Il est devenu primordial de construire des logements efficaces énergétiquement et de rénover les bâtiments anciens qui ne répondent plus aux nouvelles normes.

Ces changements ont impulsé un dynamisme au sein des métiers du bâtiment puisque de nouveaux savoir-faire sont apparus. Pour l’installateur, il devient important de :

  • bien maîtriser l’utilisation de nouveaux matériaux et dispositifs, plus économes en énergie,
  • savoir conseiller ses clients sur les évolutions réglementaires (RT 2012, RT 2020, loi sur la transition énergétique pour une croissance verte, prime de transition énergétique de la loi de Finances 2020…),
  • être force de proposition sur les meilleures solutions énergétiques (conception d’installations vertueuses, intégration des objets connectés…).

De véritables opportunités d’emplois et de marchés sur le long terme sont également à saisir pour toutes les filières impliquées dans la construction, notamment pour les métiers de plombier-chauffagiste.

Des formations sont accessibles, quel que soit le statut ou le niveau d’études. Après 3 ans d’exercice dans les métiers de l’efficacité énergétique, il est possible d’obtenir un diplôme ou un titre professionnel en validant les acquis de son expérience (VAE).

La mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) atteste du savoir-faire d’un artisan ou d’une entreprise du bâtiment en matière de travaux d’efficacité énergétique en rénovation ou d’installation d’équipements utilisant des énergies renouvelables. Depuis 2014, il est indispensable de faire appel à des prestataires labellisés RGE pour obtenir des aides de l’État pour de tels travaux – c’est ce qu’on appelle l’éco-conditionnalité.

Les politiques publiques visant à optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments impactent fortement le secteur de la construction et le métier des installateurs. Mais elles sont avant tout une opportunité d’emploi et de montée en compétences pour les installateurs souhaitant profiter de cette nouvelle dynamique. Vous n’avez pas encore votre certification RGE ? Découvrez notre guide complet pour profiter de tous ses avantages !

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