Dossier - Le guide pour rénover un réseau

Le grand guide pour rénover un réseau

La rénovation est un domaine d’activité important pour les installateurs. Il est primordial qu’ils en maîtrisent les données pour conseiller leurs clients et prospects sur les travaux les plus adaptés. Panorama des opérations les plus classiques et des solutions à envisager pour rénover un réseau.

Les 2 grands dysfonctionnements sur le réseau

Tout le monde ne compte pas sur les énergies renouvelables pour chauffer son logement… Et si les réseaux de chaleur et de froid préoccupent davantage les usagers pendant l’hiver, la période estivale est le moment opportun pour réparer les systèmes endommagés ou défectueux.

Les professionnels observent principalement deux types de dysfonctionnements sur un réseau de chauffage :

  • il commence à s’embouer, en raison de la présence d’oxygène dans l’eau de chauffage, qui génère des micro-organismes perturbateurs ;
  • les matériaux sont détériorés : les canalisations se dégradent en raison de la corrosion par l’intérieur ou les raccords commencent à fuir.

#1 L’embouage

En cas d’embouage, il est important de constater l’état du réseau en démontant une ou plusieurs parties du système, afin de pouvoir analyser l’intérieur des tubes. Il ne sera pas forcément nécessaire de remplacer tout le réseau : une opération de désembouage pourra parfois suffire. Auparavant, l’installateur devra faire un premier diagnostic en interrogeant son client sur le type de désagrément rencontré (ex : des pièces froides, du bruit dans les radiateurs…). Cela lui permettra de mieux cerner la cause technique possible.

Le désembouage permet de nettoyer rapidement et complètement l’intégralité du réseau. Plusieurs techniques existent : le traitement préventif, le désembouage hydrodynamique, la vidange du réseau et le traitement curatif chimique.

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En revanche, l’embouage peut mettre à jour des zones corrodées par l’intérieur, auquel cas il pourra être obligatoire de changer le réseau dans son intégralité.

#2 Les fuites & trous

L’usager constate des fuites régulières et ne parvient pas à résoudre le problème. C’est le signe que le matériau commence à vieillir.

  • Les fuites peuvent être la conséquence de la corrosion par l’intérieur. Un réseau de chauffage s’appauvrit assez rapidement en oxygène, mais le rajout d’eau dans le circuit ramène de l’oxygène, qui peut générer des micro-organismes, comme des algues, et favoriser ainsi la corrosion des parties métalliques de l’installation.
  • Autre problème identifié : des faiblesses au niveau des raccords. Ils sont mis sous contrainte tout au long du cycle de vie de l’installation, du fait de la dilatation. À terme, cela peut générer de la fatigue mécanique, conduisant à des fuites ou à des ruptures.

Ce phénomène d’usure est plus courant lorsque les raccordements ont été réalisés par soudure – une surchauffe accidentelle lors de la soudure pouvant affaiblir le matériau.

Pour éviter ces désagréments, il peut être judicieux de privilégier le sertissage pour la rénovation des réseaux de chaleur. C’est une technique de raccordement qui consiste à déformer la matière pour assurer l’assemblage de deux pièces. Le sertissage se fait à froid, sans flamme et permet de garder les qualités mécaniques des composants. C’est donc la technique à privilégier lors des opérations de maintenance ou les travaux de rénovation énergétique.

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Comment rénover un réseau ?

Quand une partie du réseau se dégrade, c’est mauvais signe pour le reste de l’installation ! Lorsqu’une défaillance importante est constatée, il faut essayer autant que possible de changer tout le dispositif.

En effet, sauf anomalie spécifique et localisée, un problème identifié dans une partie du réseau est souvent symptomatique d’un dysfonctionnement général. Dans ce cas, renforcer une partie du réseau ne fait que déplacer le problème vers le reste de l’installation, où le décalage entre le neuf et l’ancien risque d’amener les parties les plus anciennes à se dégrader encore plus rapidement.

Malgré la défaillance constatée, si le réseau donnait satisfaction auparavant, il est possible de le remplacer à l’identique, ce qui pourra parfois rassurer le client. Dans le cas contraire, il s’agira d’identifier les points d’inconfort du client à l’occasion d’échanges avec lui. Il faudra ensuite repenser le réseau entièrement au niveau du dimensionnement en s’appuyant sur le Document technique unifié (DTU).

Faire le bon diagnostic sur la nature précise du problème est donc essentiel avant de lancer les travaux. Dans cette situation, charge à l’installateur de conseiller avec pédagogie son client, afin de justifier auprès de lui les éventuels coûts supplémentaires que peut générer le changement complet d’une installation. Les coûts à court terme peuvent paraître relativement élevés, mais en les mettant en perspective avec les bénéfices à plus long terme, l’installateur peut convaincre le client de sauter le pas.

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Technique

Dans le cadre d’une rénovation de canalisations en milieu occupé, il est préférable de raccorder les tubes grâce au sertissage, entraînant moins de risques de dégradation des logements ou bureaux au cours de l’intervention.

Matériau

En termes de matériau, on favorise le multicouche, qui est facilement cintrable, moins cher que le cuivre et qui peut rester en apparent. Si le client préfère la mise en place de cuivre, des solutions de sertissage existent également pour ce matériau. À noter que le cuivre serti convient aussi pour les installations gaz après compteur.

Les avantages du sertissage

  • Simple et efficace : sans soudure.
  • Rapide : jusqu’à 40 % de temps gagné par rapport au brasage.
  • Économique : jusqu’à 20 % d’économies avec une solution cuivre à sertir par rapport à une solution cuivre à braser.
  • Sûr : raccordement à froid, ne nécessitant pas de consommable (gaz).

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Une remise en route efficace

Avant de remettre en route l’installation, en premier lieu, il est important de faire des rinçages très soignés du dispositif, afin d’éliminer toutes les impuretés liées au montage (copeaux, poussières). Une canalisation propre limitera la production de boues dans le réseau.

Ensuite, il s’agit de remettre en eau les radiateurs un par un, en commençant par les niveaux inférieurs :

  • les robinets doivent d’abord être tous fermés avant d’être ouverts un par un ;
  • chaque radiateur est ensuite mis en eau et purgé. De cette manière, l’installateur s’assure de ne laisser qu’un minimum d’air dans le réseau.

Les usagers peuvent être gênés par des désagréments qui demandent une rénovation de leur réseau de chauffage. À l’installateur de bien étudier le cas de chaque client, pour proposer la solution la plus adaptée au logement et au budget ! Pour rendre l’addition moins salée, gardez en tête toutes les aides à la rénovation à disposition de vos clients en téléchargeant notre guide synthèse.

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