En France, l’habitat résidentiel est responsable de 27 % des émissions de CO2, soit le secteur le plus consommateur en énergie. À lui seul, le chauffage représente 82 % des émissions de GES – c’est pourquoi, pour respecter les impositions européennes, la France ambitionne de réduire cette consommation de 75 % d’ici 2050. Mais quelles sont les conséquences techniques d’une rénovation énergétique ? Explications.
Réglementation environnementale 2020 : les enjeux en matière de rénovation énergétique
La réglementation environnementale 2020 (ou RE 2020) est une version revisitée de la RT 2012. Elle se compose de deux volets :
- L’un thermique pour assurer la performance des bâtiments et des systèmes de chauffage ;
- L’autre environnemental dont l’objectif est de réduire les émissions de CO2, en s’appuyant notamment sur l’efficacité des réseaux de chauffage.
Le but ? Identifier d’éventuels dysfonctionnements ou déperditions de chaleur (réseau emboué, mauvais équilibrage…) pour obtenir de meilleures performances système et assurer le confort des résidents.
Rénovation énergétique : les conséquences sur le système de chauffage
Pour gagner en performance énergétique, le premier axe d’amélioration dans l’habitat est l’isolation : mise en place de doubles vitrages sur les ouvertures, pose d’isolants principalement sur de la toiture puis sur les murs…
Mais soyez vigilants : ces rénovations vont faire évoluer les besoins en chaleur au sein des logements. À vous d’adapter les équipements et les installations de chauffage.
Les étapes nécessaires à la rénovation des équipements de chauffagePour optimiser une installation de chauffage, vous devez réaliser différents calculs :
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Sans ces réglages, les consommations énergétiques ne pourront être réduites (il risque d’y avoir une surconsommation énergétique du bâtiment. Résultat : pas de confort thermique ni baisse des factures énergétiques. Des dysfonctionnements peuvent aussi survenir au niveau du réseau d’eau. Ajoutez à cela qu’un mauvais réglage des débits peut engendrer des nuisances sonores.
Vous devez veiller à ce que l’installation de chauffage soit adaptée aux réels besoins des logements !
Amélioration des équipements de chauffage : ce qu’il faut savoir
Les estimations réalisées (calcul de déperdition, puissance de chauffage et débit d’eau) permettent de définir les nouveaux réglages pour que l’installation alimente le bâtiment en fonction du redimensionnement.
Cela demande quelques interventions techniques et peut impacter :
- les tubes d’alimentation qui pourront être partiellement changés ;
- l’équilibrage du réseau, obtenu grâce à l’installation de vannes, qui devra être adapté au nouveau régime d’eau ;
- la thermostatisation des radiateurs, gage d’économies immédiates, peut être à prévoir ou à modifier.
Les principaux types de tubes utilisés en rénovation
Il existe plusieurs types de tubes pour les réseaux de chauffage. Mais quel tube choisir pour du neuf ou de la rénovation ? Dans l’habitat collectif, les plus utilisés restent le PER ou le multicouche.
- Le tube multicouche est apprécié pour sa tenue mécanique, sa légèreté et sa facilité d’installation.
- Les pieuvres en PER, installées avec des collecteurs en amont, facilitent l’alimentation en eau chaude et l’individualisation des frais de chauffage. Elles s’utilisent plus sur travaux neufs ou rénovation lourde car ces tubes sont essentiellement encastrés.
L’équilibrage du réseau de chauffage
L’équilibrage d’un réseau de chauffage assure la répartition homogène de la chaleur dans tout le bâtiment. Il permet également d’alimenter les radiateurs avec les bons débits.
Il s’effectue par l’intermédiaire de vannes installées en pied de colonne ou à chaque divergence de réseau. Ces organes permettent :
- de régler les débits par bâtiment (lorsqu’une même chaufferie alimente plusieurs immeubles), puis par colonne pour alimenter les différentes parties d’un même ensemble ;
- d’optimiser le débit selon les besoins de chaque logement.
Équilibrage statique ou dynamique : quelle différence ?
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La thermostatisation des radiateurs
La thermostatisation, c’est le fait d’adapter les besoins de chaleur directement sur l’émetteur – autrement dit, sur le radiateur. Elle se fait via l’ajout d’un robinet thermostatique (composé d’un insert et d’un corps) et équipé d’une tête, sur chaque radiateur. Le but ? Adapter la température en fonction des besoins en chaleur de chaque pièce.
Concrètement, la tête est équipée d’une sonde qui se dilate ou se rétracte selon la température ambiante. Cette sonde actionne le mécanisme de l’insert qui ouvre ou ferme le passage d’eau. Le chauffage peut ainsi s’arrêter quand la température est atteinte ou se réactiver lorsqu’elle est insuffisante.
Chaque rénovation énergétique doit être accompagnée du redimensionnement complet d’une installation de chauffage. Dans ce contexte, l’amélioration de la tuyauterie, l’équilibrage et la pose d’organes thermostatiques s’imposent. Le but ? Éviter le gaspillage des ressources et faire de réelles économies, tout en améliorant le confort thermique et sonore des résidents. Envie d’en savoir davantage sur la gestion des débits ? On vous explique comment optimiser le réglage d’un chauffage central !